Réseau = Piston : une croyance qui a la vie dure !
Avec plus de 5 millions de personnes sans emploi en France (oublions les chiffres très optimistes de Pôle Emploi), le marché du travail n’a jamais été aussi tendu.
Parmi elles, 400000 cadres cherchent à rebondir en utilisant tous les moyens à leur disposition. Réponses à annonces, mise en ligne de CV auprès des professionnels du recrutement, consultation des job-boards, candidatures spontanées…et réseau.
Paradoxalement, ils consacrent davantage d’énergie aux méthodes classiques de recherche, alors que le réseau leur offre considérablement plus de chances de se repositionner rapidement.
Dans tous les cabinets d’outplacement, la démarche de réseau occupe une large part dans la stratégie de recherche, mais les résistances des cadres et des dirigeants restent tenaces. Héritage sans aucun doute d’une éducation judéo-chrétienne où l’on ne doit pas se montrer vulnérable et où l’on répugne à être redevable de quoi que ce soit à son prochain.
Analyse un peu simpliste ? Pas tant que ça. Le mot réseau fait peur, il est souvent confondu avec piston. Notamment auprès des plus seniors qui ont l’impression de se mettre en position basse, en position de demandeur, lorsqu’ils sollicitent un décideur.
La génération des millennials a une approche plus naturelle, proche de celle des Anglo-saxons. Ils jonglent avec le concept depuis leur plus jeune âge sur les réseaux sociaux et ont compris que le réseau leur permet surtout d’échanger et de s’ouvrir à des tas de sujets auxquels ils n’auraient sans doute pas accès tous seuls.
Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise approche, il y a celle qui convient le mieux à chacun. Pas besoin d’être un pilier de cocktail ou d’être membre de nombreuses associations pour réussir dans une démarche réseau. Il faut aussi accepter les aléas de toute rencontre. La mayonnaise peut ne pas prendre…et ce n’est pas grave. De même la relation ne sera pas forcément équilibrée. L’essentiel est de se nourrir des échanges pour recueillir de l’info, du conseil ou des contacts et ne pas hésiter à en dispenser soi-même.
Pour qu’elle ait une chance d’aboutir, mieux vaut ne pas s’attacher nécessairement au résultat. Le réseau est avant tout un état d’esprit, de construction, d’ouverture et de partage.