Comment bien manager des personnes plus âgées que soi ?
Gabriel Attal a officiellement pris ses fonctions à Matignon le mardi 9 janvier 2024. À 34 ans, il devient ainsi le plus jeune Premier ministre de l'histoire, faisant de son âge une caractéristique largement commentée depuis ce mardi. Avec cette nomination, c'est en effet la question de l'expérience et de la légitimité qui se pose, au sein du gouvernement, mais aussi plus largement au sein de l'entreprise. Alors, comment être un·e chef crédible lorsque l'on est plus jeune que ceux et celles que l'on doit manager ?
Une situation qui n’arrive pas seulement dans les plus hautes sphères du pouvoir. En entreprise, la jeunesse est de plus en plus perçue comme un atout pour ceux et celles qui l'incarnent.
"L’énergie, l’audace et l’innovation", sont les principales qualités recherchées chez de jeunes managers, estime Marie-Liesse Morgaut, directrice générale de Nexmove.
Syndrome de l’imposteur
Pour autant, il n’est pas toujours simple de briguer un poste à responsabilité, un pied à peine dans la trentaine. "Le premier écueil que l’on peut rencontrer dans cette situation est le syndrome de l’imposture", prévient-elle.
Le syndrome de l'imposture, aussi appelé syndrome de l'imposteur est caractérisé par le fait "de ne pas croire en ses propres compétences, d'attribuer ses réussites à des facteurs externes plutôt qu'à ses propres mérites, et par la peur d'être démasqué comme si on était pas à sa place", expliquait la coach et conférencière Kaouthar Trojette sur BFM Business, en octobre dernier.
Pour tenter de le gérer, Marie-Liesse Morgaut conseille aux jeunes responsables de se demander en premier lieu pourquoi ils·elles ont été choisi·es pour occuper ce poste.
"Je propose cet exercice en coaching afin d’amener la personne à identifier ses points de forces, ses ressources et aussi sa signature en tant que manager", explique-t-elle.
Ne pas en faire trop et déléguer
Le but étant de dépasser cette croyance selon laquelle on ne serait pas à la hauteur. La persistance de cette idée dans l’esprit d’un·e manager comporte deux risques pour la suite : "qu’il·elle en fasse trop ou a contrario pas assez, en étant paralysé·e".
Car si l’énergie est un des atouts que l’on attribue aux jeunes managers, elle peut aussi représenter un frein lorsque celui-ci en fait finalement trop.
"Le fait de trouver le bon niveau de délégation est plus important encore, lorsqu’on manage des personnes qui ont été des pairs ou des supérieurs", souligne Marie-Liesse Morgaut.
Au contraire, "la force d’un manager est justement de pouvoir s’appuyer sur l’expérience des autres", insiste-t-elle.
Pour un·e jeune dirigeant·e, il peut être intéressant de se demander ce que les personnes qu’il·elle manage peuvent lui apporter. En particulier, lorsque celles-ci ont des années d'expérience derrière elles.
Tribune rédigée pour
BFM Business par :
Marie-Liesse Morgaut
Managing Director chez Nexmove