Tristesse, mère de nos émotions du moment, qu’en faire?

Pouvons-nous, maintenant, faire du temps notre ami ?

Je suis triste aujourd’hui, cela me donne une énergie juste pour réfléchir, faire des choix, agir pour la Vie.

Ce que le monde subit nous incite fortement à écouter nos émotions. Qui de nous est épargné ? Peut-on réellement refouler ces vagues de tristesses, de peurs, d’inquiétudes…

J’observe que beaucoup d’entre nous sont « abrutis » de travail, soit par nécessité (un grand MERCI) et c’est louable, soit pour éviter de penser ou bien pour faire comme si nous pouvions continuer de façon identique. Doit-on absolument et contre toutes réalités continuer comme si… ?

 

Nos failles sont nos forces

C’est parce que j’accepte de ne pas aller « seulement » bien que je suis en capacité de comprendre mes proches, mon équipe. C’est en écoutant aussi ma tristesse, mes craintes que, par exemple, je propose ou accepte d’ajuster chaque journée à la réalité de l’emploi du temps de chaque collaborateur.

Leur engagement, leur implication seront ainsi présent dans la durée. Le rôle de « leader » est de montrer l’exemple.

 

Ecouter nos émotions change tout.

Les intégrer permet de mieux lire celles du monde, d’ouvrir sa créativité, de sortir du cadre, d’oser la différence, d’offrir notre propre lecture et ainsi d’être soi.

Je me mets en résonnance et sur le temps long je gagne.

 

La vitesse est l’un de nos mantras, il est temps d’écouter le rythme de notre cœur et celui du cœur de nos entreprises.

L’économie regarde et recherche les effets immédiats. Voilà pourquoi certaines structures changent sans arrêt leurs organisations, sans laisser le temps aux personnes qui la composent de montrer les bienfaits ou les limites d’un choix ; sans écouter le cœur de leurs entreprises que sont les Hommes qui la composent. Encore moins leurs émotions.

 

A quel moment nous avons perdu le « goût » d’être attentif à nos émotions ?

Je ne le sais pas, je ne connais pas les bénéfices que nous avions alors en tête, étaient-ils économiques ? étaient-ils managériaux (nous irons plus vite en ne nous attardant pas aux états d’âmes de nos équipes), … ?

Nous allons devoir changer. Les émotions sont nos moteurs ; celui de tous les humains, même les plus « forts ». Paradoxalement, vouloir les occulter nous ralenti, prendre le temps de les vivre nous emmènera beaucoup plus loin, durablement.

 

Laisser une place à notre tristesse et paradoxalement aussi à notre joie.

Un grand nombre d’entre nous ressent une immense tristesse, face à la douleur de la perte de nos ainés et pas seulement nos ainés, face à la maladie, à la perte d’emplois, que faire de cette tristesse ?

Je suis certaine qu’il faut lui laisser une place, l’accueillir, l’accepter, comme nos autres émotions, la peur, la colère et de façon étonnante, en comparaison, aussi la joie. Celle des guérisons. La gratitude pour tous ceux qui agissent pour le plus grand nombre, les soignants, les agriculteurs, les éboueurs, les maires, les profs, chaque parent, chaque collègue, les policiers, les caissiers, ceux qui respectent les règles du confinement dans de très mauvaises conditions comme dans de bien meilleures, …

Ce que je cherche à me dire et à vous dire c’est qu’il est temps de prendre le temps de Vivre.

 

De multiples initiatives.

Notre course effrénée me semble d’un autre temps. Une réflexion, des choix et des actions au rythme du battement de nos cœurs est déjà là. A nous de laisser la place à la « slow life » aussi dans nos entreprises.

Il y a de multiples initiatives qui ne datent pas d’aujourd’hui, ouvrons nos esprits, demain sera « spirituel ou ne sera pas »*. Commençons par accepter nos émotions individuellement me parait notre premier pas.

 

Je suis triste aujourd’hui, cela me donne une énergie juste pour réfléchir, faire des choix, agir pour la Vie.

*André Malraux

 

Marie Augereau